La Pietà du camp de la misère

Localisation : Sur la route N801 à la sortie de Rossignol, à gauche, en direction de Neufchâteau.

Coordonnées GPS : 49.724435, 5.483418

Inscription figurant sur ce monument :

"EN SOUVENIR DE NOS MARTYRS
PARQUÉS ICI AU CAMP DE LA MISÈRE DU
24 AU 25 AOÛT 1914 ET FUSILLÉS LE LENDEMAIN À ARLON.
MON JÉSUS
PARDON ET MISÉRICORDE
PAR LES MÉRITES DE VOS SAINTES PLAIES
LES PRISONNIERS FRANÇAIS
DE LA 3E DIVISION COLONIALE APRÈS UNE
RÉSISTANCE HÉROÏQUE ATTENDIRENT
ICI DU 22 AU 25 AOÛT 1914
LEUR TRANSFERT EN CAPTIVITÉ
LE 23 AOÛT 1931, DON DE L'ABBÉ JOS. HUBERT"

Historique :
Cette pietà est dédiée aux habitants de Rossignol fusillés à Arlon et aux soldats français déportés en Allemagne, en 1914. Les soldats et les civils sont d’abord parqués dans une prairie, surnommée le camp de la misère, située juste derrière la pietà.

Le destin des fusillés de Rossignol et des soldats français capturés.
Le soir de la bataille des Frontières, le village est pris par les soldats allemands. Ils portent le coup de grâce aux blessés, capturent et enferment 2600 soldats et 3 généraux français dans une prairie. Celle-ci est alors appelée le camp de la misère en référence à une presqu’île sur la Meuse utilisée pour parquer des prisonniers français durant la guerre de 1870 à Sedan. Le 22 août 1914, 122 civils (121 hommes et 1 femme) de Rossignol ont été parqués pendant 3 jours (sans eau, ni nourriture et enfermés dans l’église jusqu’au matin du 24 août).
Le 23 août, les soldats allemands, excédés, organisent des simulacres de combats et tirent sur la population, en prétextant la présence de francs-tireurs. Les habitants tentent de fuir et les hommes sont parqués dans le camp de la misère avec les soldats français.
Le 25 août, les 122 civils du camp de la misère (108 de Rossignol donc 1 femme, 7 de Breuvanne, 5 de Saint-Vincent et 2 de Tellancourt) sont entassés dans des wagons à bestiaux en gare de Marbehan et envoyés à Arlon. Le même jour, les prisonniers français et 4 Rossignolais sont déportés en Allemagne.

La ville d’Arlon est devenue une base militaire allemande, des Cours martiales y jugent des civils pour des activités de francs-tireurs, depuis le 12 août 1914. Pourtant, le mercredi 26, le major allemand von Hedermann, en poste à Arlon, obtient l’autorisation de son supérieur pour exécuter les civils. Ils seront fusillés par groupes de dix à proximité du pont de Schoppach, sans aucune forme de procès. Ce massacre fait 64 veuves et 142 orphelins. A Rossignol même, 4 autres personnes sont aussi victimes d’atrocités allemandes.
En 1931, 17 ans plus tard, pour commémorer ces deux évènements, il importe d’établir un mémorial : le curé Joseph Hubert offre cette pietà à la paroisse pour entretenir ce souvenir dramatique. Devenu prêtre de Rossignol à la fin de l’année 1914, Hubert récolte les témoignages des villageois sur ces évènements et publie avec Joseph Neujean, « Rossignol – Les drames de l’invasion allemande dans le Luxembourg belge », le principal récit sur le sujet.
Le 23 août 1931, un long et pieux cortège se rendit à cet emplacement évocateur en vue de son inauguration.

On trouvera plus de renseignements sur ces tragiques événements sur la page consacrée au monument à la mémoire de ces victimes à Arlon. Après avoir été ensevelies dans un premier temps à Arlon, ces personnes reposent aujourd'hui au caveau des fusillés à Rossignol.
https://bel-memorial.org/cities/luxembourg/arlon/arlon_mon_comm_fusilles_rossignol.htm

Description :
Ce monument impressionnant se compose d'une Pietà au pied d'une croix rayonnante, encadrée à gauche de la statue de Ste Marie-Madeleine, à droite de celle de Saint Jean apôtre.

Ce monument ne comporte pas de noms