Aller au contenu. | Aller à la navigation

Navigation

Navigation
Menu de navigation
Actions sur le document
Illustration de l'actualité - cliquer pour agrandir
Vous êtes ici : Accueil / Loisirs / Culture / Patrimoine / Petits Patrimoines Populaires Wallons / Rossignol / Caveau des fusillés

Caveau des fusillés

 Le Caveau des Fusillés

 

Localisation de ce monument : Rue Camille JOSET (anciennement rue du Caveau des Fusillés).

Coordonnées GPS : 49.715506, 5.485527

Inscriptions figurant sur ce monument :

Plaque en pierre devant l'entrée du mausolée :

"CENT VINGT
VICTIMES CIVILES
REPOSENT
DANS CE CAVEAU
R. I. P. "

Sur la porte du mausolée

"PAX"

Sur les deux pierres monumentales portant le nom des victimes

"SOUVENEZ-VOUS DES 125 VICTIMES DE 1914
[Cent vingt-cinq noms]"

Sur un bâtiment situé de l'autre côté de la rue (anciennement l’école communale), on trouve une plaque en pierre portant la mention :

"JURONS
DE N’OUBLIER
JAMAIS
NOS GLORIEUX
MARTYRS
26 AOÛT 1914"

Sculpteur (fresque) : Frans HUYGELEN.

Le mercredi 26 août 1914, 122 habitants de Rossignol, Breuvanne et Saint-Vincent arrêtés quelques jours plus tôt furent sauvagement assassinés par les Allemands en gare d’Arlon où un train à bestiaux les avait conduits, par ordre du général VON TESSMAR, commandant le corps d'occupation du Grand-Duché de Luxembourg. Les cadavres furent négligemment inhumés dans une fosse commune au cimetière communal d’Arlon.

Dès novembre 1914, les habitants de Rossignol demandent l’autorisation de rapatrier les corps. Ils essuient un refus des autorités allemandes. A la sortie de la guerre, ce désir devient une réelle revendication. En juillet 1920, ils obtiennent gain de cause. Les 18 et 19 juillet 1920, en présence du roi Albert, de l’évêque de Namur et de nombreuses personnalités, les corps des 122 victimes qui reposaient au cimetière d’Arlon furent exhumés et furent transférés dans un hypogée (le caveau) à Rossignol, devenu depuis lors un ossuaire sacré. La cérémonie durera 2 jours, une foule estimée à 25 000 personnes assiste au cortège funèbre. Ce mausolée, œuvre de l’architecte Adrien BLOMME et pour la frise du sculpteur FRANZ HUYGELEN, ne sera inauguré le lundi de la Pentecôte, 1er juin 1925, en présence de la reine ELIZABETH et d’un parterre d’autorités. La frise dénonce, avec force, la tristesse et le dénuement des proches, elle représente le fusillé. Pourtant la fusillade n’est pas évoquée mais plutôt ses conséquences : le deuil et la glorification finale du fusillé devenu martyr. La présence des souverains belges à ces cérémonies en l’honneur des fusillés témoigne de la volonté belge d’honorer, à la fois, les militaires et les civils. Depuis 1932, un monument aux fusillés est érigé à Arlon, à l’endroit de la tuerie.

Le plus jeune des fusillés, Alphonse THIRY, avait 16 ans ; une femme, Marie HURIEAUX-GOFFINET, 41 ans, fut abattue en compagnie de son mari. Elle sera fusillée la dernière des 122.

Sur le souvenir pieux édité à l'occasion de la translation solennelle des corps des martyrs, d’Arlon a Rossignol, les 18 et 19 juillet 1920, on trouve le texte suivant :

"À la Mémoire de Habitants de Rossignol, Breuvanne et St-Vincent
Fusillés à Arlon, le 26 août 1914
Par les troupes allemandes
Cette journée fit 64 veuves et 142 orphelins"

Une dame Pècheur, ce jour-là, sera en deuil 17 fois dans sa famille et belle-famille.


TRANSFERT DES CORPS DES VICTIMES D’ARLON VERS ROSSIGNOL LES 18 ET 19 JUILLET 1920


Extrait du journal "Les Nouvelles", n° 154 du 2 juillet 1920 (consulté aux Archives nationales du Grand-Duché de Luxembourg)

Les cérémonies de la translation solennelle des corps des 117 habitants de Rossignol et villages environnants, fusillés en gare d'Arlon le 26 août 1914 par ordre du général VON TESSMAR, commandant le corps d'occupation du Grand-Duché de Luxembourg, et provisoirement inhumés jusqu'à ce jour au cimetière d'Arlon, auront lieu les 18 et 19 juillet courant.

Le dimanche 18 juillet, dès la matinée, les bières des martyrs, fixées sur des prolonges d'artillerie, seront exposées sur la place Léopold à Arlon. À 13 heures 30, aura lieu à l'hôtel du Gouverneur de la Province la réception des autorités belges et étrangères. À 14 heures, sur la place Léopold, grande manifestation patriotique à laquelle participeront notamment toutes les troupes de la garnison, les enfants des écoles, les sociétés de la ville, de la province et des localités de la frontière luxembourgeoise et française ; après les discours et le défilé, un cortège grandiose escortera les cercueils jusqu'aux confins de la ville vers Stockem.

Les martyrs devant être définitivement inhumés à Rossignol, dans l'ossuaire établi au vieux calvaire, à l'entrée du village qui fut complètement détruit par l'ennemi, le transfert se fera par la route de Florenville. Les prolonges d'artillerie seront successivement escortées par des cortèges formés dans chacune des localités dont le territoire sera traversé. La nuit du dimanche au lundi, il y aura veillée funèbre à l'église d'Etalle, où se fera l'étape. Les corps arriveront à Rossignol le lundi 19 vers 10 heures du matin. Un long cortège comprenant notamment toutes les délégations des paroisses environnantes ainsi que des détachements des armées belge et française, ira à leur rencontre jusque Breuvanne. Un service solennel sera alors célébré en plein air par le vicaire général de l'Evêché de Namur, avec allocution par le Père HÉNUSSE, ancien aumônier militaire.

On prévoit une affluence inaccoutumée à l'occasion de ces cérémonies des 18 et 19 juillet à Arlon et à Rossignol.

Extrait du journal "Indépendance belge", n° 193 du 12 juillet 1919 (consulté aux Archives nationales du Grand-Duché de Luxembourg)

Les corps des fusillés, exécutés contre les murs du pont de Schoppach à Arlon, ont été conduits, sur réquisition de l'autorité allemande, au cimetière de la ville et enterrés, sans cercueils, dans une fosse commune, côte à côte, et placés l'un sur l'autre en trois rangs de profondeur.

Au pied du pont du chemin de fer, près de la gare d’Arlon à Schoppach, un petit monument fut élevé par les ouvriers cheminot en 1920.

Le nombre total des victimes d'élève à 129. Mais tous ces fusillés ne sont pas de Rossignol ; il y en a quatre de Saint-Vincent, deux de Tellancourt, cinq d'Etalle, trois d'Ethe, sept de Tintigny. Vingt-six inconnus n'ont pu être identifiés.

On trouvera à l'adresse ci-dessous de nombreuses cartes postales anciennes se rapportant au transfert de ces dépouilles depuis Arlon vers Rossignol : http://www.rossignol.free.fr/phototheque.html

Voir les noms mentionnés sur ce monument
https://bel-memorial.org/names_on_memorials/display_names_on_mon.php?MON_ID=325 

 

 

2013 10 Numéro 54 - Le Vivier aux Joyaux - Pages 12 à 22 - Les monuments commémoratifs de la Grande Guerre dans la commune de Tintigny
Cette fonctionnalité nécessite l'acceptation des cookies.
Modifier vos préférences en matière de cookies.