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Chiny et son domaine comtal

Fig. 8. Carte du Comté de Chiny

Après cette période, nos régions se détachent un peu du destin français et dépendent principalement du comté de Chiny, qui lui-même dépend du comté de Bar.

Les terres de la commune de Tintigny sont régies par les comtes de Chiny. Qui trouvent leurs origines durant le VIIIe siècle (Arnoux de Granson) puis Otton de Warcq qui vint fixer le noyau castral de Chiny (grâce à l’aide financière et au soutien des comtes de Haute Lotharingie (les comtes de Bar).[1] Le territoire de Chiny est divisé en châtellenies, dans un premier temps et en prévôtés dans un second temps. [2]

On va voir la construction de châteaux forts, durant les Xe et XIe siècles. La condition préalable à la construction de ces derniers par des personnes n’ayant pas légitimement la prérogative d’ordre publique pour en faire construire un était la possession d’une fortune suffisante pour attirer à soi la puissance confédérée par le « bannum » ou pour se l’arroger « motuproprio ». [3]

Plusieurs exemples:

  • Le cas de Warcq : Otton possède une richesse foncière assez importante pour être au départ du comté de Chiny. Il a certainement été soutenu financièrement par le comté de Bar car les villages du comté de Chiny sont affranchis par la loi de Beaumont par Thibaud Ier de Bar (même époque). Lui-même ayant affranchit  plusieurs de ses localités, ce qui prouve qu’il y a un lien étroit entre les deux territoires[4].
  • Ivois : était un centre important du temps des galloromains au niveau commercial. Il y a donc une continuité à cette époque.
  • Virton : comme Ivois, fut également destiné à revêtir la physionomie d’une bourgade fortifiée, il accueille aussi un marché régional dominé par un « castrum ».
  • Chanvency et Etalle : sont conçus pour défendre les frontières.

Aux XIe et XIIe siècles, le pouvoir comtal (Chiny) va placer un commis à la surveillance des forteresses de son territoire et à la circonscription territoriale correspondante. Ces châtelains sont choisis dans la noblesse locale ou dans la parenté comtale et se succèdent héréditairement. [5] Le château de Chiny, quant à lui, cesse d’être la résidence principale des comtes dès la première moitié du XIIe siècle, suite à la construction de la forteresse de Montmédy avant 1240. [6]

De plus en plus, les comtes vont placer des prévôts (agents administratifs) afin de gérer administrativement leurs domaines. Ces derniers vont remplacer le comte « en court et en justice ». Au XIVe siècle, ces prévôts seront à la tête de prévôtés. Une prévôté est une cellule territoriale où l’agent du prince (ou du comte) le représente dans tous les domaines de la vie publique (ou presque à il n’agit pas en cas de création d’une foire, de concession de franchises, de nouvelles tarifications commerciales). [7]


Cas dans la commune[8] :

  • Rossignol fait partie des seigneuries du domaine comtal avec Suxy, Terme, Jamoigne, Les Bulles, Izel, Pin, Moyen et Lacuisine.

Seigneuries foncières vassales :

  • Tintigny : « in terrismeis » reconnu par Louis III en 1173. Au XIIIe siècle, Tintigny devient la résidence d’une branche de la famille seigneuriale d’Etalle. Mais ce fut un lignage noble particulier d’origine evosienne (Wé) qui, par fortunes personnelles et faveurs comtales, réalisa un tel groupement de terres et de droits à Tintigny et environs, qu’il constitua progressivement une grande seigneurie, celle de Villemont. A la fin du XIIIe siècle, le comte Louis V a concédé à Gilles de Wé le fief de la maison forte de Villemont et sa dotation en terres, mais ce fut au fils de Gilles, Jean de Wé (qui a obtenu le titre de seigneur de Villemont) à qui revint le mérite d’accroitre le domaine/patrimoine familial.

Pour être chacun le siège d’une justice subalterne, Tintigny et les hameaux d’Ansart et de Breuvanne apparaissent distincts dans les comptes du XIVe siècle, les écarts de Han et de Poncelle ne faisant l’objet d’un poste séparé que pour les terrages, le four et le moulin.

  • À Ansart et Tintigny, à partir de 1344, le sire de Villemont fut le principal bénéficiaire des redevances seigneuriales, le comte matérialisant néanmoins ses droits éminents en prélevant des rentes annuelles de « vouerie » sur l’ensemble de la seigneurie.
  • Breuvanne, par contre, resta du domaine comtal, ce qui s’explique assez par la qualité de ses prairies, la présence du bois de Chenois et surtout, le « passage » de la Semois, qui donnait lieu à une taxe sur la circulation des Hommes, des bêtes et des denrées alimentaires transitant vers les marchés de Rossignol, d’Anlier et de Neufchâteau.
  • Bellefontaine et son hameau de Lahage sont des communautés rurales distinctes de Tintigny mais suivirent sa destinée dans la mesure où le comte de Chiny s’y départit progressivement de ses droits seigneuriaux au profit des sires de Wé de Villemont.
  • SaintVincent : le comte y partageait ses droits foncieurs avec des « fieffés », dont le sire de Villemont. Le comte domanial comparatif de 1330-1384 ets particulièrement significatif de l’enrichissement de cette famille de Wé car, alors qu’en 1330, les cens des prés, les rentes de bourgeoisie, les terrages, les revenus du four et ceux du moulin de Rawez se partageaient entre « monseigneur » et le sire de Villemont, ce dernier, à l’exception de quelques menues rentes emportait tout en 1384.

 


[1] Laret-Kayser, 1986, p.72.
[2] Laret-Kayser, 1986, p.175
[3] Laret-Kayser, 1986, p.175.
[4] Laret-Kayser, 1986, p.118
[5] Laret-Kayser, 1986, p.175
[6] Laret-Kayser, 1986, p.175
[7] Laret-Kayser, 1986, p.175
[8] Laret-Kayser, 1986, p.229-230