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Le monde gallo-romain (1e siècle avant JC – 4e siècle après JC)

Les voies de communication

On va voir la création de grandes voies de circulation et la commune actuelle de Tintigny se trouve sur l’axe de communication Reims – Trèves.

Cette chaussée romaine a été construite durant le 1e siècle ACN (// Borne militaire retrouvée à Montauban), elle faisait plus de 200 km.[1]

Fig. 4. Carte de la Gaule septentrionale romaine (Ie-Ve siècle) - reprenant le tracé de la chaussée romaine reliant Reims à Trèves.

Tracé (Gaume d’Ouest en Est + Pays d’Arlon) : Reims – Yvoix-Carignant – Chameleux – Florenville – Izel – Saint-Vincent – Bellefontaine – Poncelle – Sainte-Marie – Etalle – Vance – Orolanum (Arlon) – Grand-Duché – Trèves.

En bordure de ces voies de communication étaient construites de nombreuses villas (= des exploitations agricoles) à ESSOR du commerce (agriculture et artisanat)

Règne de l’empereur Claude (41-54 ACN) // constructeur des chaussées romaines dans le Nord de la Gaule et de Germanie à bornes (en pierre, cylindriques de 2m de haut et de 50 cm de diamètre) indiquant à la fois la distance depuis le chef-lieu de la cité + les noms et titres de l’empereur (= moyen de datation) [une seule a été retrouvée chez nous : à Montauban, Buzenol MAIS elle devait initialement se trouver sur la route Reims-Trèves à hauteur d’Etalle].[2]

Il y avait une voie principale (Reims-Trèves) + des petites routes secondaires reliant les bourgades (= vici).[3]

Ensuite, on va construire des routes dans l’intérieur profond du pays dans le but d’acheminer les produits agricoles et industriels des régions. ROME à COMMERCE INTENSE dans nos régions (importation massive d’objets manufacturés). On régule également l’administration via ces réseaux routiers, on confronte les différentes cultures et on les mélange.[4]

Trois catégories :

  • « Chaussées » = voies publiques ou militaires, servaient de grandes communications + déplacements de l’armée. Elles reliaient les capitales des provinces. Dotées de bornes militaires (distance des chefs-lieux + nom de l’empereur). Elles étaient entretenues par l’armée.
  • « Routes » = voies vicinales, d’importance secondaire : elles reliaient les voies publiques à des bourgades secondaires (vici) ou des chefs-lieux de villages (pagi). Leur entretien incombait aux autorités locales.
  • « Chemins » = voies privées, elles reliaient un domaine à une voie publique ou vicinale. Elles étaient entretenues par les propriétaires des différents domaines.

Rôle : militaire, économique, culturel et administratif. La Belgique est zone de transit militaire, le but de ces routes était donc d'établir un contact permanent entre le Rhin et la mer du Nord, en constituant une liaison directe derrière le front, le limes, proprement dit.[5]

L’habitat rural

Habitat rural = les établissements de la population de l’époque dans les résidences individuelles, dispersées dans la campagne, appellation traditionnelle = « villas romaines » mais cette appellation doit être employée avec parcimonie.[6]

« Les villas étaient le centre de domaines de grandeurs variées, qui devaient subvenir à l’entretien d’un propriétaire, ou fermier, et de sa famille, d’un bon nombre aussi de tenanciers ou de serviteurs. Il leur fallait mettre en valeur un ensemble bien proportionné de cultures, de pâturages, de bois, et même de vignes. On devait, par conséquent, choisir un emplacement favorable à la surveillance du domaine et à l’alimentation en eau ». Une villa correspond à une exploitation agricole, c'était donc totalement différent d'un Vicus (bourg, village). Qui correspond plutôt à une localité, une communauté organisée où le commerce, le trafic et aussi le rôle religieux servent de motif de rassemblement.[7]

L’arrivée de César dans nos régions

A partir de 50 avant JC, Jules César commence à pacifier nos régions et à envoyer des légions pour montrer toute sa puissance militaire à Mise en place progressive de la PAX ROMANA[8] ou « Paix Romaine » qui sera officiellement déclarée par Auguste en 29 avant JC [cela correspond à une longue période de paix s’étendant du 1e siècle au 2e siècle après JC (en -29 quand Auguste déclare la fin des grandes guerres civiles jusqu’en180 à l’annonce de la mort de Marc Aurèle)]. Auguste, quant à lui, s’occupera de l’organisation des structures nécessaires des nouveaux territoires conquis par César, il mettre en place l’administration dans le pays de Trévires (pays englobant la Gaume à cette époque) et Trèves sera déclarée comme étant la capitale.

Nous sommes alors en Gaule et les principales ressources de nos régions sont l'agriculture et l'élevage. La romanisation de nos régions ressemble plus à une acculturation CAR on va voir coexister deux cultures. Il y a la culture celtique d’une part, qui ne perd pas de terrain et la culture romaine d'autre part, qui vient compléter la première. On va prendre ce qu’il y a de plus intéressant dans les deux cultures et on va les fusionner, il n’y a pas de perte d’une culture en faveur d’une autre.[9]

Exemple : fusion des divinités romaines et gauloises


Sites sur la commune :

  • Nécropole du Haut-des-Fagots[10] (Fouillée en 1983 par une équipe du Musée Gaumais) : se sont des sépultures en pleine terre, on retrouve 7 tombes centrales dont on a exhumé de la céramique, souvent très fruste, de nombreuses fibules en bronze ou en fer et 2 tombes particulièrement riches (bijoux, armes, vases, …).
  • Villa au lieu-dit « La Coue » à Bellefontaine (// terrain de foot) : fouilles effectuées vers 1860 à poteries, vestiges de tombeaux, pièces de monnaies à l’effigie d’empereurs romainsC'est une villa considérable avec un cimetière (dont certaines tombes avec des parois en briques). Elle aurait servi d’habitation à un Curial ou magistrat. [11]
  • Col de Han : villa dominica[12]
  • Poncel : villa cancellaria[13]
  • Sépultures gallo-romaines de Poncelle[14]: Poncel et Han ont été le siège d’une chancellerie romaine. Les entrepreneurs Pierrard on retrouvé des traces de combustion sépulturales et cuboïde contenant une urne en verre et une vingtaine d’autres vases en terre de toutes les formes et de toutes les dimensions. Les objets retrouvés (objets en bronze : anneaux, pinces, boutons, …) dans l’ossuarium prouvent que l’individu enterré-là était un personnage considérable de l’ordre des pontifes apocrisiaires ( = prêtres chargés de donner l’authenticité aux contrats publics ou privés).
  • Tombes gallo-romaines à la gare de Saint-Vincent/Bellefontaine[15]: à proximité du cimetière préhistorique, au lieu-dit « le Grand Bois ». Exhumation de poteries, vases funéraires.
  • Objets belgo-romaine retrouvés à la Plane à Poncelle[16] : deux fibules rondes émaillées, une pièce de monnaire (Faustine), un manche de couteau en bronze, un flacon de verre, grand plat en terre rouge, plat noir, une cruche en terre blanche.
  • Tumuli de Saint-Vincent[17]: une dizaine de tumuli romains, on y trouve des urnes en terre cuite (cendres blanchâtres et quelques ossements non consumés), on trouve trois urnes dans le plus petit d’entre eux à incinération de cadavres en usage chez les romains.
  • Nécropole de Breuvanne[18]: elle se situe au sud du village au lieu-dit « le Clair Bois ». Pratique de l’incinération, sépultures en pleine terre, à des profondeurs variables. Quatre tombes datant du 1e siècle après JC (dans la partie ouest) : gobelets de terra nigra, assiettes en terra rubra, assiette en terre sigillée et une cruche en terre orange sableuse. Six dépôts d’époque romaine (dans la partie est), d’époque plus tardive 2e et 3e siècles après JC : clous en fer et centaines de tessons à Céramique belge typique de cette époque (officine du potier de Hambresart ou de Huombois)
  • Restes d’une construction sous-terraine à Breuvanne (au bord de la route entre Breuvanne et Rossignol), ancienne métairie détruite certainement par un incendie[19] : découverte par une personne réalisant un défoncement sur son terrain. Murs de deux salles dallées à débris de mosaïques, briques de formes diverses, poteries, chandeliers, pavage en petits carreaux de terre cuite émaillées, un crâne humain, plusieurs monnaies.
  • Le camp du Haut des Râpes de Bellefontaine[20]: ce nom de vient de Rapaces = nom certainement donné à la légion qui occupait les lieux, nom donné à cause des déprédations (= vols, pillages) des légionnaires ? OU rappes = lieu couvert de broussailles ?
  • Construction de l’église Notre-Dame à Tintigny[21] : située sur le versant d’une colline dont la Semois baigne le pied, placée sur un gué facile et sûr de la jolie rivière, rapprochée de la villa du maître (agglomération devenue la plus importante du domaine préfectoral). Une modeste chapelle, de construction rudimentaire + commencement de l’inhumation des morts selon la coutume chrétienne.

[1] Breuer, 1944, p.46-57.
[2] Breuer, 1944, p.46-57.
[3] Dubois, 1970, p.17-21.
[4] Maillard, 2006, p.8
[5] Grenier, 1936, p. 5-6.
[6] Laurent, Callebaut et Roosen, 1972, p.5.
[7] Breuer, 1944, p. 61-62.
[8] https://fr.wikipedia.org/wiki/Pax_Romana
[9] Maillard, 2006, p.7-8
[10] Josse, 1988, p.
[11] Liégeois, 1920, p. 136
[12] Jeantin, 1874, p.21-30.
[13] Jeantin, 1874, p.21-30.
[14] Jeantin, 1874, p.21-30.
[15] Chronique, 1925. Enrichissement du Musée ; trouvaille de tombes gallo-romaines à la gare de Saint-Vincent Bellefontaine ; appel aux prêteurs pour l’exposition de la Vie Populaire Luxembourgeoise, Btrim 1-3, p.12-13.
[16] Dons et acquisitions pour le musée, 1935. Mobilier funéraire et objets belgo-romaines de Fratin et Poncelle, Btrim 11, p.40.
[17] Legros, 1882, p.319-324
[18] Maillard, 2006, p.111-112
[19] Liégeois, 1920, p. 137
[20] Liégeois, 1920, p. 134
[21] Liégeois, 1920, p. 142-146